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Une présentation critique de la « vision du monde » : exemple de déterminisme dans la linguistique

Mladen UHLIK

Institutum Studiorum Humanitatis Ljubljana / Université de Lausanne

Index matières

Mots-clés : vision linguistique du monde, néo-humboldtianisme, concepts-clés, déterminisme linguistique, communauté linguistique
linguistic view of the world, neo-Humboldtianism, key-concepts, linguistic determinism, linguistic community

Résumé - français

Ce travail analyse le terme la vision linguistique du monde (âzykovaâ kartina mira) qui est à la mode en Russie depuis les années 1990. Nous étudierons certains aspects de sa genèse dans l’histoire des idées linguistiques en relevant ses repères méthodologiques et idéologiques. Nous essayerons aussi de montrer comment la notion abordée qui a une grande popularité auprès de certains linguistes russes, ramène à un déterminisme linguistique.

Résumé - anglais

The work tackles the issue of linguistic view of the world (âzykovaâ kartina mira) that constitues a notion, which is in fashion in Russia after the fall of the Soviet Union. We discuss certain aspects of its genesis in the history of linguistic ideas by pointing out its ideological and methodological reference points. The conclusion, suggested at the end of this exposition claims that the idea of linguistic view of the world, which is very popular among certain Russian linguists, can bring to a linguistic determinism.

Texte intégral

La vision du monde particulière d’une langue ou ‘âzykovaâ kartina mira’ est un terme à la mode en Russie depuis les années 1990. Il s’agit de l’idée que chaque langue représente une manière particulière de catégoriser mais aussi de penser le monde. Nous pouvons interpréter le succès de cette théorie de la relativité linguistique pour plusieurs raisons extralinguistiques : la crise postmoderne, caractérisée par une augmentation du relativisme et du subjectivisme, la renaissance de la conscience nationale, la montée du nationalisme dans l’Europe de l’Est après la chute du Mur, etc. Mais si nous entrons dans l’histoire des idées linguistiques, nous pouvons voir qu’il s’agit d’une continuité du néo-humboldtianisme. Ce courant de pensée a eu deux essors entre les années 20 et 40 du XXe siècle. Ainsi, l’idée que chaque langue représente un système unique de représentations et de catégorisations du monde a été partagée d’un côté par les néo-humboldtiens allemands Léo Weisgerber (1899-1955) et Just Trier (1894-1970), qui faisaient l’étude du contenu de la langue (Sprachinhaltsforschung) et d’un autre côté par un ethnolinguiste américain Edwar Sapir (1884-1939) qui a, a la même époque, émis l’hypothèse de la relativité linguistique (celle ci a été radicalisée par Benjamin Worf (1897-1941)).

Mais le succès de la vision du monde en Russie est due aussi à un phénomène contemporain : l’écho des travaux de Anna Wierzbicka (1938), une linguiste australienne d’origine polonaise. Dans ses recherches elle suppose que chaque langue se caractérise par des «mots spécifiques» dont le sens recèle les concepts-clés. Si nous réussissons à relever ces mots et à dévoiler les concepts cachés, selon Wierzbicka, nous pourrons comprendre la culture des locuteurs de cette langue. Le but de ce travail est de présenter les travaux des adeptes russes de Wierzbicka et de montrer comment la logique de leurs recherches ramène à un déterminisme linguistique.

Il faut préciser que la tâche de la linguiste polonaise n’est pas seulement relativiste (relever les mots-clé d’une langue et comprendre une culture), elle a crée avec ses collègues un système de « primitifs sémantiques » (autour de 60 mots indécomposables et élémentaires, qui devraient exister dans toutes les langues). Cet ensemble serait une métalangue, permettant d’expliquer les mots «linguo-spécifiques», par combinaison des 60 mots universels, aux locuteurs d’autres langues. Rien de tel chez les néo-humboldtiens russes, dont l’attitude n’est pas universaliste : même quand ils comparent la vision du monde russe à celles d’autres langues, leur but reste de reconstruire la vision du monde de la langue russe dans sa totalité.

Nous nous référons principalement à plusieurs articles d’Anna Zaliznâk, Irina Levontina et Aleksej Šmelev qui sont parus dans divers revues et journaux linguistiques au cours de la dernière décennie et qui sont publiés dans le livre Ključevye idei russkoj âzykovoj kartiny mira[1].

L’analyse de la vision du monde de la langue russe implique essentiellement une analyse sémantique du lexique russe. Le point de départ de cette analyse est une très forte relativité linguistique : une langue n’est pas seulement une nomenclature de dénominations qui désigneraient les objets mêmes et les êtres mêmes à travers le monde, elle est surtout une manière de catégoriser et de penser le monde. Les auteurs mentionnés ne définissent jamais pourquoi le lexique d’une langue est plus linguo-spécifique que d’autres domaines linguistiques. La réponse peut être trouvée chez Léo Weisgerber (1899-1985), un linguiste allemand qui n’est jamais mentionné mais dont certaines idées sont très proches de celles de nos auteurs. D’après ce linguiste, la réalité est découpée par les langues surtout au moyen des mots/lexèmes : ceux-ci sont plus nombreux que les morphèmes et que les structures syntaxiques ; ils ont une force nominative plus grande. Pour cette raison, les mots sont plus aptes à porter le caractère linguo-spécifique de la langue. Même si pour analyser la vision du monde de la langue russe les néo-humboldtiens traitent les affixes, les syntagmes, les proverbes, ils s'appuient le plus souvent sur une position lexicocentriste : les mots sont les unités les plus nombreuses et les plus représentatives d’une langue ; ils contiennent les concepts linguo-spécifiques d’une langue/culture et grâce a ce fait, ils forment la vision du monde (le mode de penser) des locuteurs d’une langue.

Commençons notre analyse par le rapport entre la réalité extralinguistique et la réalité linguistique. Pour Léo Weisgerber, le sujet parlant n’a jamais accès à la réalité extra-linguistique autrement que par sa langue maternelle (Muttersprache). Héritée des générations précédentes, la langue est le seul intermédiaire, ou «inter-monde» (sprachliche Zwischenwelt) qui forme et limite les connaissances des locuteurs. Puisque la science est conçue dans une langue, pour Weisgerber, il n’y a de science que nationale[2]. La position des néo-humboldtiens russes est moins radicale : déjà dans les années 70 le sémanticien Jurij Apresân a introduit une opposition entre la vision du monde naïve et la vision du monde scientifique. Dans ces années, une littérature abondante a essayé de mettre en valeur l’importance de la conception du monde (mirovozzrenie) quotidienne (par rapport à une conception scientifique). La définition de la vision du monde naïve a été influencée par la théorie des trois formes de conscience (où nous voyons une théorie évolutionniste de la conscience proche de la philosophie des formes symboliques d’Ernst Cassirer). D’après cette théorie, on distingue la conscience préthéorique ou quotidienne (obydennoe), la conscience théorique (scientifique et philosophique) et la conscience religieuse et mythologique[3]. Si, chez Weisgerber, toute la conscience est ancrée et enfermée dans une vision du monde nationale, chez Apresân la conception du monde linguistique ne couvre que la conscience quotidienne. C’est dans celle-ci que sont fixées les représentations naïves sur les différents domaines du savoir, qui réunissent tous les locuteurs natifs d’une langue. Apresân fait la différence entre la vision du monde naïve, qui peut être extraite par l’analyse sémantique des unités lexicales d’un côté, et la vision du monde scientifique, qui est indépendante de la langue dans laquelle elle est décrite, de l’autre. Chez lui, si la vision du monde naïve est relative, la conception du monde scientifique est en revanche universelle. Au contraire, chez Weisgerber, toutes les connaissances sont conditionnées par les langues : au lieu de science universelle il parle de sciences nationales.

Mais le caractère naïf de la vision du monde quotidienne ne diminue pas son pouvoir. Selon Šmelev, le sens de mots usuels (obščeupotrebitel’nye slova) recèle un système uni de concepts qui résulte des points de vue, des idées et des valeurs[4]. Ceux-ci sont hérités des aïeux, des générations précédentes des locuteurs de cette langue.

Dans cette interprétation, les mots linguo-spécifiques ne sont pas seulement des dénominations, mais ils expriment les expériences et la manière de voir le monde de toute la nation. Tout le contenu de ces mots (concepts, représentations, idées et normes) s’impose comme obligatoire à tous les locuteurs d’une langue.

Pourquoi un locuteur doit-il partager obligatoirement ces points de vue ? Parce que les représentations, formant la vision du monde, habitent le sens des mots d’une manière implicite : en utilisant la langue, les locuteurs perçoivent les représentations et s’en servent sans se rendre compte que les mots cachent une conception du monde[5].

Contrairement aux représentations implicites, les assertions explicites peuvent devenir l’objet d’un conflit entre différents locuteurs. En effet, elles ne font pas partie de l’ensemble des représentations composant la vision du monde qui, elle, est harmonieuse et exclut le conflit, comme le sous-entend Šmelev. Comme nous avons vu, l’ensemble d’idées cachées dans le sens des mots de la langue maternelle, est pris par le locuteur comme sous-entendu. Le locuteur a l’illusion que la totalité du monde est structuré de la même manière. Mais une analyse comparative avec d’autres langues laisse voir que chaque langue découpe le réel d’une autre manière : chaque langue est une autre vision du monde. Tandis que Sapir et Worf réunissent les langues européennes autour d’une vision du monde commune en opposition à une vision du monde produite par les langues des Indiens d’Amérique, les auteurs russes prolongent la tradition de Wilhelm Humboldt et Heymann Steinthal, qui soutiennent que chaque peuple possède une spécificité psychologique, non partagée par les autres peuples : sa vision du monde, qui se manifeste de manière plus évidente dans le lexique de la langue.

Mais on peut observer que l’analyse sémantique du lexique est pour les néo-humboldtiens russes un outil servant à atteindre leur but final : prouver la spécificité de la langue russe et donc de la culture nationale. Les auteurs comme Šmelev et Zaliznâk ne relativisent pas la culture, ils la traitent comme dénombrable et inchangeable. Cette culture nationale se baserait sur des idées–clés, sur des représentations contenues dans les mots-concepts linguo-spécifiques. Ainsi le système apparaît comme fermé : la langue est produite par la culture et celle-ci est produite par la langue. Les locuteurs n’ont aucune prise sur ce système.

Quels sont les champs lexicaux qui regroupent ces mots-clés qui nous aideraient à comprendre une culture :

1. les mots désignant les notions abstraites et philosophiques. Dans son travail L’ensemble du lexique comme reflet de l’âme russe, Šmelev propose de chercher des paires de quasi-synonymes (p.e. « istina/pravda ») ; l’un des mot sera plus marqué comme spécifique et intraduisible tandis que l’autre sera plus général et universel (istina est plus spécifique, vu que le mot pravda au sens prédicatif peut être traduit : Eto pravda - ‘c’est vrai’). Ces quasi-synonymes se distinguent aussi par une valorisation axiologique que Šmelev trouve typique et particulière au russe : le mot qui est plus important pour la conscience russe serait valorisé comme positif. Il présente ces paires comme représentatives d’un système d’oppositions dualistes : par exemple, opposition entre le bas et l’élevé ou celle entre le monde intérieur et extérieur. Dans son interprétation, Šmelev reprend l’argumentation de Ju. Lotman et B. Uspenskij, selon laquelle la vision du monde russe est apte à être décrite en termes d’oppositions binaires. Ce dualisme serait lié à la spécificité culturelle du christianisme orthodoxe, qui polarise les représentations éthiques et ne connait pas de zone neutre axiologique.

La théorie de Šmelev suppose que le sens des notions abstraites est figé et fixé à l’intérieur d’une culture nationale. Mais, dans ce contexte, une autre position concernant la problématique des notions abstraites mérite d’être mentionnée. 

Dans son étude des mots-clés, Raymond Williams, marxiste anglais, avertit que les notions abstraites et les désignations des valeurs sont les plus exposées à la polysémie : selon cette interprétation, des mots comme « homeland / la patrie / rodina » n’ont pas qu’un sens. Dans ce cas-là, la relation entre le signifiant et le signifié n’est pas stable, puisque plusieurs sens, liés aux circonstances historiques et sociales, sont toujours en conflit[6].

2. Autre champ lexical exposé : les mots qui désignent les notions, qui existent aussi dans d’autres cultures, mais qui sont «particuliers» pour la culture russe et la conscience russe. Bien que les mots comme duša (‘âme’), sud’ba (‘destin’), žalost’ (‘tristesse’) aient des équivalents dans d’autres langues, selon Šmelev et Wierzbicka ils expriment des concepts «particuliers» ; la preuve en serait qu’ils sont employés plus fréquemment dans la langue russe. Notre critique reste le même que celle concernant le premier champ lexical. Il est intéressant de mentionner que Hans Galinsky, linguiste allemand de l’époque du nazisme, a travaillé sur le champ lexical du destin en allemand (Schicksal)[7].

3. D’après Šmelev, les mots qui reflètent le plus la mentalité russe sont ceux qui n’existent que dans une langue : toska (‘mélancolie’), udal’ (‘hardiesse’, ‘intrépidité’). Wierzbicka pense que ces concepts peuvent être traduits à l’aide des «primitifs sémantiques» (par combinaison des 60 mots considérés comme universels).

4. Le dernier champ lexical spécifique est celui des petits mots (melkie slova): les termes de modalité, les particules, les interjections. A titre d’exemple, on a traité le mot archaïque avos’ qui signifie ‘peut-être’, ‘à tout hasard’ : avos’ est dit par quelqu’un qui essaie de se tirer d’une situation en exprimant son espoir d’éviter les conséquences négatives. Bien que Šmelev avertisse que ce mot peut avoir aujourd’hui une connotation négative, il reste dans la logique de la liaison entre la langue et la pensée selon laquelle l’emploi de avos’ peut indiquer la «passivité» du locuteur et son refus d’assumer ses actes.

Comme on l’a vu, l’analyse sémantique du lexique est une tentative de déceler les représentations communes / nationales qui se cachent dans le sens des mots. Souvent cette approche devient aprioriste : les auteurs cités cherchent les exemples qui conviennent le plus à leur interprétation de la culture nationale. Ainsi, ils essaient de prouver que la vision du monde russe catégorise le temps d’une autre manière que la vision des «langues européennes». Bien que le jour soit divisé, en russe, en mots pour lesquels on peut trouver des équivalents dans des langues ‘occidentales’ européennes (utro, den’, večer, noč’), cette équivalence est, selon eux, illusoire : la représentation du temps est différente et ces différences confirment un raisonnement circulaire selon lequel les Russes gèrent le temps plus librement que les locuteurs des langues d’Europe occidentale. La représentation occidentale serait rattachée au temps ‘objectif’ : le jour est structuré par rapport aux deux unités temporelles : midi et minuit. Selon cette interprétation, midi est plus important : il représente la partie de jour centrale dans l’organisation du travail. Ce ne serait pas par hasard, pensent-ils, que les langues occidentales connaissent une désignation spéciale pour la deuxième moitié de journée ouvrable : l’après-midi qui n’existe pas en russe.

Contrairement aux langues occidentales, la représentation russe du temps est liée à l’activité exercée pendant une période de la journée : l’activité est plus importante que le temps objectif, tandis que dans les langues occidentales le temps dicte l’activité (un occidental regarde sa montre et sait ce qu’il faut faire). A titre d’exemple il prend le mot utro (‘matin’) : en russe utro désigne le moment où on se réveille et où on se prépare pour les activités journalières ; dans les langues occidentales, matin, morning signifient la période jusqu’à midi. C’est pour cela qu’un occidental qui parle russe se trompe souvent en disant dobroe utro quand il arrive au travail à dix heures. Autre exemple de cette indépendance russe face au temps : les formules pour prendre congé : tandis que en ‘langues occidentales’ on vous souhaite Bonne journée, bonne soirée, Have a nice day, la langue russe vous adresse un vsego dobrogo ou vsego xorošego (littéralement Tout de bon[8]). L’exemple de la conception du temps de la langue russe est bien représentatif de la méthode de Šmelev et Zaliznâk : le plus souvent, ils ne comparent le russe qu'à un seul groupe de langues : les «langues occidentales», comme s’il s’agissait d’une entité homogène. Il est suffisant de citer la formule portugaise Tudo bem qui est sémantiquement analogue à Vsego dobrogo pour réfuter leur opposition dualiste.

En conclusion, nous ferons référence à l’article «La chute du Mur et le travail sur la langue» de Patrick Sériot où, en critiquant la théorie de la vision du monde et des mots-concepts clés, il parle de «la cécité de cette théorie au discours»[9]. Le traitement des unités lexicales isolés néglige le fait que le sens ne peut préexister à l’énonciation. Il se réalise toujours dans une situation concrète, et il est produit par des individus en situation concrète. Rappelons la position de Noam Chomsky qui nous dit que la créativité linguistique nous aide à produire un nombre indéfini de sens à partir d’un nombre fini de combinaisons.

L’analyse sémantique du lexique transcende la linguistique : elle est intéressante en tant qu’ensemble de stéréotypes, de représentations. Mais ceux-ci ne sont ni éternels ni spécifiques à une nation. Ils sont de loin de remplir la fonction de décrire une culture. Bien que les cultures soient influencées par un contexte national et culturel, elles sont des produits sociaux qui changent et évoluent indépendamment des langues. Il est banal de dire que chaque culture est le résultat d’interactions entre différentes «sous-cultures».

En lisant les travaux des néo-humboldtiens russes, nous avons l'impression qu’en travaillant à démontrer la particularité de la langue-culture russe, ils cherchent a réaliser le rêve romantique de la parfaite coïncidence entre une langue, une nation et une culture.

 

Notes

[1] Zaliznâk Anna .A., Levontina Irina B., Šmelev Aleksej D., 2005. Klučevye idei russkoj jazykovoj kartiny mira (Les idées clés de la vision du monde de la langue russe). Moskva : 2005.

[2] Danilenko Valerij P., 2003, « Deistvennost’ âzykovoj kartiny mira v koncepcii Leo Vajsgerbera» (Efficacité de la vision du monde linguistique dans la conception de Léo Weisgerber), Irkutsk : Vestnik IGLU.

[3] Balašova Elena, 2004, « Naivnaâ kartina mira slovencev: socio- i ètnolingvističeskij podhod » (La vision du monde naive des Slovènes : une approche socio-ethnolinguistique), in Aktualizacina jezikozvrstne teorije na Slovenskem, členitev jezikovne resničnosti. Ljubljana : Center za slovenščino kot drugi /tuji jezik, S.4.

[4] Šmelev Aleksej D., 1996,« Leksičeskij sostav russkogo âzyka kak otraženie ‘russkoj dušy’» (La composition de la langue russe comme reflet de l’ « âme russe »), in , Russkij âzyk v škole. n°4.

[5] Zaliznâk Anna .A., Levontina Irina B., Šmelev Aleksej D., 2005. Klučevye idei russkoj jazykovoj kartiny mira (Les idées clés de la vision du monde de la langue russe). Moskva : 2005, p.9.

[6] Williams, R., 1976, Keywords: A Vocabulary of Culture and Society, London: Fontana.

[7] Cf. Hutton Chris , 1999, Linguistics and the Third Reich, Routledge London and New York.

[8] C'est pourtant la formule normale employée par les francophones de Suisse et de Belgique.

[9] Sériot, P., 2002, «La chute du Mur et le travail sur la langue», in Marc Angenot et Régine Robin (éd.) : La chute du Mur de Berlin dans les idéologies. Actes du colloque de mai 2001 à Paris. Discours social / Social Discourse, vol. VI, p.90.

 

Pour citer cet article

Mladen Uhlik, « Une présentation critique de la "vision du monde" : exemple de déterminisme dans la linguistique », in Patrick Sériot (dir.) La question du déterminisme en Russie actuelle, [en ligne], Lyon, ENS LSH, mis en ligne le 10 décembre 2008. URL : http://institut-est-ouest.ens-lsh.fr/spip.php?article158