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Le discours déterministe sur la philosophie en Russie

Tatiana ZARUBINA

Université de Lausanne

Index matières



Mots clés : Philosophie nationale, déterminisme linguistique, types culturels
National philosophy, linguistic determinism, cultural types

Résumé - français

Quand on parle de philosophie en Russie, on évoque deux types de représentations : universaliste et/ou déterministe. La première approche sous-entend que la philosophie est au-delà de toute la diversité langagière et il n’existe pas de malentendus interculturels et interlangagiers dans ce domaine. Deuxième approche est radicalement opposée sacralisant l’intraduisible et l’impossibilité de surmonter les frontières interculturelles. La situation en Russie est curieuse de fait qu’il s’agit de la fusion de ces deux approches quand même la notion de la « Philosophie en Russie » est définie de façon inattendue et étrangère à celle dans le monde francophone.

Résumé - anglais

When we speak about philosophy in Russia, we mention two types of representations: universalist and/or determinist. The first one means that philosophy is beyond any linguistic diversity and that there are no intercultural misunderstandings in that field. The second approach is completely opposed sacralising the untranslatable and the impossibility to overcome cultural boundaries. The situation in Russia is curious because of the fusion of these two approaches when even the notion “philosophy in Russia” is defined in a surprising and strange manner to the French-speaking world.

Texte intégral

En quoi l’approche déterministe peut-elle poser un problème à l’heure actuelle ? A l’époque de l’ouverture des frontières et de la libre circulation des discours et des textes, la pensée déterministe peut-elle provoquer une incompréhension interculturelle dans le domaine de philosophie?

Le plus souvent, quand on parle de philosophie en Russie, on évoque deux types de représentations, ou plutôt des stéréotypes de représentations. Le premier stéréotype présente la philosophie (tout comme la science) en tant qu’internationale, universelle, comprise dans toutes les cultures et les sociétés. Ce stéréotype repose sur le fait que, dans le cadre de la même science, on parle partout de mêmes théories, on utilise les mêmes concepts et notions. Mais comment, dans ce cas, expliquer le fait qu’en parlant de mêmes concepts et de mêmes notions (comme, par exemple, sujet, inconscient, langue-langage-discours et beaucoup d’autres) on comprend souvent des choses très différentes en Russie et dans le monde francophone ?

La réponse à cette question fait émerger un autre stéréotype qui nous dit que si l’incompréhension culturelle existe, sa cause est enracinée dans la différence langagière. Ici on peut citer une chercheuse russe qui écrit dans son article « Comment on peut parler de la philosophie nationale » :

« Il n’est pas vraiment important à quel courant on appartient, l’essentiel est que chaque peuple a sa représentation de la vérité, sa compréhension particulière, son sentiment de la vérité et ce n’est pas une théorie philosophique, c’est ce qui nous est donné à travers la langue. Le sentiment de la vérité nous est donné dans la langue»[1].

Cette prise de position implique qu’on est déterminé par la langue qu’on parle, et qu’il est impossible de surmonter ce déterminisme linguistique radical. C’est à partir de ces idées qu’on voit apparaître des clichés comme «la mystérieuse âme russe »[2] ou «la langue philosophique allemande »[3]. Dans ce genre de pensée, la réponse aux problèmes de compréhension interculturelle est simple. Si l’incompréhension existe, on ne peut pas la surmonter, car on appartient à des langues/cultures radicalement différentes.

Mais ces réponses sont-elles vraiment des solutions ? Expliquent-elles pourquoi en Russie on n’accepte pas l’idée d’une ontologie du multiple ou du sujet divisé ? Il me semble que le problème commence à ce point. Les stéréotypes « scientifiques » sont très dangereux car s’ils semblent apporter des réponses, en réalité ils n’expliquent rien, ce ne sont que de fausses solutions.

Une de ces solutions de facilité est une approche déterministe pour la philosophie (tout comme pour la science), affirmant l’existence de philosophies nationales. Autrement dit, il s’agit de l’ « interprétation culturaliste des modes de faire » (si on reprend les termes de Patrick Sériot) en philosophie.

Ce point de vue est partagé par beaucoup de philosophes et linguistes. Si en Russie et en Allemagne cette question a été formulée explicitement en philosophie (Martin Heidegger, N.Berdjaev, etc.) et en linguistique (les recherches sur Weltbild ou sur Jazykovaja kartina mira des néo-humboldtiens), dans le monde francophone on trouverait plus rarement des réflexions de ce type. Cependant, l’idée de la science nationale est admise implicitement, ce qui est confirmé soit par l’usage des expressions « notre tradition » ou la « linguistique française » (Georges Mounin[4], Jean-Claude Milner[5]), soit par le fait que l’analyse du discours philosophique dans les travaux de Frédéric Cossutta[6] est effectuée tacitement pour le seul espace francophone.

Ces philosophies nationales s’appuient sur l’affirmation de l’irréductible différence des cultures et des langues formant des mentalités et des visions du monde et par conséquent des philosophies. En Russie, ce point de vue est exprimé plus radicalement. Par exemple, E.V.Vodop’ânova partage l’opinion de plusieurs chercheurs en Russie concernant les sciences nationales. Comparant les sciences nationales européennes, elle écrit que « le savant est orienté par sa mentalité nationale»[7].

La plupart des penseurs en Russie prennent comme une évidence ou axiome des expressions comme « philosophie russe », « tradition russe » ou même « spiritualité russe ». Mais il y a aussi des philosophes qui parlent du « caractère (à la fois) universel et unique du paradigme national russe en philosophie »[8].

Cette définition montre une contradiction entre le désir d’universalité (influences du néo-platonisme sur le développement des idées en Russie) et l’affirmation de singularité (désir d’affirmer son exceptionnalité par rapport à l’Europe Occidentale, influence du romantisme allemand et de l’historicisme de Schelling).

C’est dans le cadre de cette optique qu’ont trouvé leur développement les théories des « types culturels » de Oswald Spengler, Nikolaj Danilevskij, Arnold Toynbee et Pitirim Sorokin[9]. Ces philosophes du déterminisme culturel ont postulé l’existence de « types culturels isolés », qui ne peuvent pas coexister et échanger des idées, pour eux toutes les cultures sont closes sur elles-mêmes et toute intercompréhension impossible. Dans le cadre de ces théories, il est impossible de transmettre une information culturelle immanente, en raison de l'obstacle créé par les différents types de mentalités à l’interincompréhension des peuples, peuples déterminés par leurs codes langagiers. C’est-à-dire que le problème des malentendus dans les échanges culturels aurait pour cause la différence de langue et de culture.

Cette hypothèse doit être réfutée parce que, dans ce cas, on ne peut pas expliquer la multiplicité des interprétations et l’incompréhension dans le cadre d’un même « type » culturel. D’un autre côté, affirmer l’existence de cultures aux frontières rigides revient à proclamer qu’il est impossible de surmonter les problèmes de non-réception et de non-compréhension de certaines idées. Cette affirmation met en cause toute possibilité de communication interculturelle.

D’autres théories de la même approche déterministe affirment l’existence d’une différence irréductible des langues formant des mentalités et des visions du monde. Ces théories peuvent être décrites en tant que déterminisme linguistique. Ce genre de théories est particulièrement fort non seulement dans la linguistique en Russie actuelle (des milliers de publications d’orientation néo-humboldtienne), mais aussi quand il s’agit du domaine de la philosophie. On peut souvent rencontrer l’expression de « langues philosophantes », qui signifie qu’il y a des langues assez profondes pour créer des œuvres philosophiques mais qu’en même il y a des langues inaptes à « philosopher ». Ici on peut citer entre autres Martin Heidegger qui a beaucoup influencé la philosophie en Russie de ces dernières décennies. Le philosophe allemand considère que la pensée occidentale naît moins en Grèce qu’en grec, et que seule la langue allemande se hausse au niveau du grec dans la hiérarchie des langues philosophantes.

« La langue grecque est philosophique, autrement dit […] philosophait elle-même déjà en tant que langue et que configuration de langue. Et autant vaut de toute langue authentique, naturellement à des degrés divers. Ce degré se mesure à la profondeur et à la puissance de l’existence d’un peuple et d’une race qui parle la langue et existe en elle. Ce caractère de profondeur et de créativité philosophique de la langue grecque, nous ne le retrouvons que dans notre langue allemande »[10].

Cette idée du déterminisme linguistique, propre avant tout au romantisme allemand, sacralise l’intraduisible et crée des frontières insurmontables entre les langues et les peuples. Cette sacralisation est fondée sur l’idée d’une incommensurabilité absolue des langues, ce qui aboutit à la quasi-sainteté de certaines langues. Cette position mène du génie des langues[11] avec ses clichés au « nationalisme ontologique » (expression de Jean-Pierre Lefebvre[12]) quand on prescrit une certaine façon de philosopher à chaque langue. C’est de là que vient l’idée des traditions et des philosophies nationales. Ce point de vue est essentialiste, car il prétend trouver la source et le fondement commun de tous les œuvres philosophiques d’un peuple, d’une culture, réduisant l’hétérogénéité et la multiplicité à un certain nombre de concepts inébranlables.

Il est à noter que cette position est bien répandue en Russie actuelle, ce qui est certainement lié à l’influence particulière du romantisme allemand et de la pensée philosophique venant d’Allemagne. Cette approche ne donne aucune réponse à la question des difficultés de compréhension, car ici l’intraduisible est sacralisé. Cette prise de position ne fait que tracer des frontières entre les cultures et entre langues.

Une situation curieuse peut être observée dans la définition du statut de la philosophie en Russie par rapport à la situation dans le monde francophone.

D’un côté, il y a des philosophes (Z.A.Kamenskij) déclarant que la philosophie a un statut universel. Cette vision exclut les problèmes d’incompréhension interculturelle, la philosophie étant au-delà de la diversité langagière. La philosophie en tant qu’universalité englobe et absorbe la diversité et la multiplicité langagière. Ce qui veut dire que l’universalité de la philosophie est comprise dans n’importe quelle culture parce qu’elle est au-delà des cultures, ayant son langage universel. Ce point de vue empêche de penser la problématique de l’incompréhension possible des discours dans des cultures différentes.

Cette vision des choses est assez répandue en Russie[13], comme nous le démontrent plusieurs articles des revues centrales et provinciales[14]. On peut citer parmi les « universalistes » Z.A.Kamenskij qui a exprimé son point de vue pendant la discussion de 1988, organisée par la revue de l’Académie des sciences de la Russie Voprosy filosofii (Questions de philosophie) :

« La rejetant catégoriquement j’oppose à la conception culturaliste fondée sur les idées de la pluralité des formes et des façons de penser, c’est-à-dire à la conception des types historico-culturels, la conception basée sur l’idée de l’unicité du genre humain et ainsi de l’unicité des lois de l’histoire de l’humanité, de l’unicité de la pensée humaine, de l’unicité de l’objet de philosophie, de l’unicité de la connaissance philosophique et en raison de cela de l’unicité du processus historico-philosophique »[15].

Mais la spécificité da la prise de position en Russie est le fait que le point de vue purement universaliste est rare. Le plus souvent, il s’agit soit des philosophies nationales, soit des traditions nationales à l’intérieur de la philosophie universelle :

« L’Un de la philosophie universelle existe dans le Multiple des philosophies nationales »[16].

Cette prise de position en Russie présente une fusion de deux approches – essentialiste et déterministe. On peut prendre pour exemple l’opinion déjà citée de Čebakova qui parle, d’un côté, du fait que la philosophie doit être unique car la Vérité est unique, mais de l’autre côté, que chaque peuple a sa représentation de la vérité dont le sentiment nous est donné dans la langue :

« A partir de son apparition et jusqu’à présent la philosophie se définissait comme la recherche et l’acquisition de la vérité. Mais la vérité est unique, donc la philosophie doit être unique. […] il n’est pas vraiment important à quel courant on appartient, l’essentiel est que chaque peuple a sa représentation de la vérité, sa compréhension particulière, son sentiment de la vérité et ce n’est pas une théorie philosophique, c’est ce qui nous est donné à travers la langue. Le sentiment de la vérité nous est donné dans la langue»[17].

Même l’expression la « philosophie en Russie » est considérée dans ce contexte d’une manière curieuse pour les francophones. Si dans le monde francophone ce syntagme signifie la multiplicité et la diversité des théories faites dans la langue française, en Russie cela peut s’identifier à la philosophie nationale russe faisant partie de la philosophie universelle en tant que telle :

« Le paradigme « philosophie en Russie » s’identifie au paradigme « philosophie russe » et aux structures essentiels de la philosophie en tant que telle qui sont directement liés au paradigme de la philosophie russe en comparaison avec des modèles analogiques des autres endroits (paradigma)»[18].

La notion de « philosophie en Russie » a un aspect plutôt négatif, surtout en comparaison avec la philosophie nationale. Selon Andrej Sokolov et Lubov’ Âkovleva, la philosophie en Russie n’est pas encore la philosophie nationale qui est implicitement supérieure car la tradition nationale rattache l’individu à son groupe social :

« Si l’on prend la philosophie postsoviétique, après la fin du monopole idéologique de marxisme-léninisme, on observe l’apparition de nos propres philosophes analytiques, des postmodernistes, des structuralistes etc. Leur apparition est un résultat direct de l’influence de l’étranger sur nos philosophes russes. Mais ils sont aussi la partie de la philosophie contemporaine de la Russie, bien qu’ils puissent à peine être dignes du nom de représentants de la « philosophie russe contemporaine »[19].

Comme on le voit, la philosophie en Russie est inférieure à la philosophie nationale russe car la philosophie dans tel ou tel pays, selon A.V.Sokolov et L.E.Âkovleva, est une hétérogénéité sans son noyau unificateur tandis que la tradition philosophique russe a son « âme nationale » :

« Cette âme ou cette substance grâce à laquelle la philosophie nationale garde son lien avec la culture nationale, la mentalité et la psychologie nationale»[20].

Pour résumer, on peut dire qu’en Russie le statut de la philosophie comprend simultanément ces deux approches : universaliste et déterministe. A.V.Sokolov et L.E.Âkovleva dans leur article « Nacional’naâ filosofiâ i vzaimodejstvie filosofskih tradicij » (La philosophie nationale et l’interaction des traditions philosophiques) résument les points de vue sur la question de la philosophie nationale, philosophie transculturelle et philosophie dans un pays. Cet article fait le bilan des discussions sur ce sujet en Russie actuelle, commencées en 1988 dans la revue philosophique centrale Voprosy filosofii (Questions de philosophie) qui a trouvé aussi des échos dans la revue de l’Université de Moscou et d’autres.

Selon les auteurs, la philosophie garde son caractère transculturel et transnational d’une connaissance objective et universelle. Mais, en même temps, dans chaque culture il existe des traditions propres, dues à l’existence d’un « noyau national ». Ces deux points de vue opposés et incompatibles mais coexistant nous mènent à une impasse : soit l’absence de difficultés de compréhension interculturelle (universalisme) soit l’impossibilité totale de les résoudre ou de les surmonter (nationalisme ontologique).

En guise de conclusion, je voudrais dire que le problème de compréhension interculturelle dans le domaine de philosophie n’est pas simple. Ce phénomène est souvent expliqué par les stéréotypes de représentation de la philosophie soit en tant qu’universalité, soit en tant que traditions nationales. Si la première approche ne reconnaît même pas l’existence des problèmes d’incompréhension interculturelle, la deuxième les sacralise, prétendant qu’ils sont insurmontables. Ainsi, le déterminisme devient le premier obstacle pour une circulation interculturelle des discours philosophiques qui empêche de s’approcher du problème même. Mais si on réfute ces deux approches pour la philosophie et la science, quelle alternative peut être proposée pour résoudre le problème de l’incompréhension interculturelle ? 

Il me semble que la seule approche qui peut permettre de ne pas retomber dans un piège du déterminisme ou de l’universalisme est celle où on ne parle pas de philosophies nationales mais de différentes façons de penser. Ces façons de penser ne sont définies ni par la langue, ni par la mentalité, mais par l’histoire différente des idées. Sous cet angle de vue, on doit parler de différentes philosophies, qui ne sont pas réduites à des cultures ou langues nationales. Il s’agit bien plutôt de différentes histoires des idées, qui ont créé des épistémologies différentes, centrées sur des questions différentes. Ainsi, la philosophie en Russie est centrée sur l’ontologie alors que la philosophie en France s’intéresse plutôt à l’aspect épistémologique des problématiques. Cette optique rend tout dialogue possible. Mais comme il n’y pas d’échange avec une compréhension absolue, comme il existe de la différence, on peut admettre l’existence d’obstacles à la compréhension interculturelle des discours philosophiques. En outre, cette approche nous donne la possibilité de mettre en évidence le filtre transformant les idées philosophiques passant d’une culture à une autre et de les expliquer sans sacraliser ces obstacles.

 

Notes

[1] Čebakova M.V., 2001, « Kak možno govorit’ o nacional’noj filosofii » (Comment on peut parler de philosophie nationale), in Sofia : rukopisnyj žurnal Obŝestva revnitelej russkoj filosofii (Sofia : revue manuscrite de la Société des partisans de la philosophie russe), n° 2-3, http://virlib.eunnet.net/sofia/02-3-2000/text/0220.htm

[2] Cf. Jurevič Andrej V., 1999 , « Psihologičeskie osobennosti russkoj nauki » (Spécificités psychologiques de la science russe), in Voprosy philosofii, n°4, p.11-23..

[3] Heidegger Martin, 1987 , De l’essence de la liberté humaine, Introduction à la philosophie [1930], trad. E.Martineau, Gallimard..

[4] Mounin Georges, 1972 , La linguistique du XXème siècle, Paris, PUF.

[5] Milner Jean-Claude, 1982 , « A.R.Jakobson, ou le bonheur par la symétrie », Ordres et raisons de langue, Paris , Seuil, p. 329-337.

[6] Cossutta Frédlric, 1995a , « Pour une analyse du discours philosophique », Langages, n°119, pp.12-39 ; Cossutta Frédéric, 1995b , « L’analyse du discours philosophique », Langages, n°117, 1995, pp.40-63 ; Cossutta Frédéric, 1998 , « Analyse du discours philosophique », Encyclopédie Philosophique Universelle, tome IV, Le discours philosophique, Paris, PUF, pp. 1792-1810.

[7] Vodop’ânova E.V. « Nacionalnye tradiciji nauki » (traditions nationales de la science), in http://www.ieras.ru/vodop2.htm

[8] Grin’ko Valentin S., 2003, Filosofiâ v Rossii : paradigmy, problemy, rešenija. (La philosophie en Russie: paradigmes, problèmes, solutions), Kostroma, izd-vo Kostromskoj GSXA, p. 10.

[9] Spengler Oswald, 1931-1933, Le déclin de l'Occident : esquisse d'une morphologie de l'histoire universelle, Paris , Gallimard ; Danilevskij Nikolaj Ja., 1874 , Rossija i Evropa (la Russie et l’Europe), М.; Toynbee Arnold J., 1940, A study of history, London; New York [etc.], Oxford University Press; Sorokin Pitirim A., 1946 , Society, culture and personality: their structure and dynamics : a system of general sociology, New York ; London, Harper.

[10] Heidegger Martin, 1987 , De l’essence de la liberté humaine, Introduction à la philosophie [1930], trad. E.Martineau, Gallimard, p. 57.

[11] Crépon Marc, 2000 , Le malin génie des langues, Paris, J.Vrin.

[12] Lefebvre Jean-Pierre, 1990 , « Philosophie et philologie : les traductions des philosophes allemands », in Encyclopædia universalis, Symposium, Les Enjeux, 1, p.170.

[13] Cf. Âkovleva Lubov’ E., 1998 , « K voprosu o nacional’noj tradicii v filosofii » (La question de la tradition nationale en philosophie), in Čelovek, obŝestvo, kul’tura (Homme, société, culture), Tula ;

Âkovleva Lubov’ E., 2002 , «Bytie nacional’noj tradicii v filosofii » ( L’Être de la tradition nationale dans la philosophie), in Vestnik MGU, Seriâ 7, Filosofiâ, №4, p. 25-50 // http://www.philos.msu.ru/vestnik/philos/art/2002/yakovleva_being.htm; Raxmankulova N.F., 2000 : « Cennosti i vozniknovenie nacional’noj filosofskoj tradicii » (Les valeurs et l’émergence de la tradition nationale philosophique), in Vestnik MGU, Seriâ 7, Filosofiâ, n°1, p.19-35 ; Sokolov Andrej V., 1999 , « Kak vozmožna mirovaâ filosofiâ » (Comment la philosophie universelle est possible), in Vestnik MGU, Seriâ 7, Filosofiâ, n°2, p.3-18; Zotov Aleksej F., 1998 , « Suŝestvuet li mirovaâ filosofiâ ? (Provokacionnye zametki) » (Est-ce que la philosophie universelle existe-elle ? (Les remarques provocatrices), in Vestnik MGU, Seriâ 7, Filosofiâ, n°1, p. 3-30.. 

[14] Cf. la revue en-ligne Sofia // http://virlib.eunnet.net/sofia/

[15] « Problemy izučeniâ istorii russkoj filosofii i kul’tury. Materialy “kruglogo stola” » (Problèmes de l’étude de la philosophie et de la culture russe. Le matériel de la « table ronde »), in Voprosy filosofii, 1988, n°9, p.93.

[16] Sokolov Andrej V., Âkovleva Lubov’ E., 2003 , « Nacional’naâ filosofiâ i vzaimodejstvie filosofskih tradicij » (La philosophie nationale et l’interaction des traditions philosophiques), in Vestnik MGU, Seriâ 7, Filosofiâ, № 6, pp. 34 // http://www.philos.msu.ru/vestnik/philos/art/2003/sokolov_nats.htm

[17] Čebakova M.V., 2001, http://virlib.eunnet.net/sofia/02-3-2000/text/0220.htm

[18] Grin’ko Valentin S., 2003, Filosofiâ v Rossiji : paradigmy, problemy, rešenija. (La philosophie en Russie: paradigmes, problèmes, solutions), Kostroma, izd-vo Kostromskoj GSXA, p. 10.

[19] Sokolov Andrej V., Âkovleva Lubov’ E., 2003 , « Nacional’naâ filosofijaâ vzaimodejstvie filosofskih tradicij » (La philosophie nationale et l’interaction des traditions philosophiques), in Vestnik MGU, Seriâ 7, Filosofiâ, № 6, pp. 44 // http://www.philos.msu.ru/vestnik/philos/art/2003/sokolov_nats.htm

[20] Ibid., p. 44.

 

Pour citer cet article

Tatiana Zarubina, « Le discours déterministe sur la philosophie en Russie », in Patrick Sériot (dir.) La question du déterminisme en Russie actuelle, [en ligne], Lyon, ENS LSH, mis en ligne le 10 décembre 2008. URL : http://institut-est-ouest.ens-lsh.fr/spip.php?article159